et en peu de temps toute la ville fut remplie de confusion.
La foule se porta au théâtre, lieu ordinaire des rassemblements. Le théâtre d’Éphèse, dont la cuve immense, dépouillée de presque toutes ses constructions, se voit encore dans les flancs du mont Prion[1], était peut-être le plus grand du monde. On estime que cinquante-six mille personnes au moins devaient y tenir[2]. Comme les hauts gradins affleuraient le sol de la colline, une foule énorme pouvait en un instant se déverser par le haut et tout inonder. Le bas du théâtre, d’ailleurs, était entouré de colonnades et de portiques remplis d’oisifs ; voisin du forum, du marché, de plusieurs gymnases[3], il était toujours ouvert. Le tumulte en un instant fut à son comble. Deux chrétiens de Thessalonique, Caïus et Aristarque, qui avaient joint Paul à Éphèse et s’étaient attachés à lui comme compagnons, étaient entre les mains des émeutiers. Le trouble était grand parmi les chrétiens. Paul voulait entrer dans le théâtre et haranguer le peuple ; les disciples le supplièrent de n’en rien faire.