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Titus, à ce qu’il semble, se récusa d’abord ; il craignait, comme Timothée[1], le caractère étourdi et inconsidéré des gens de Corinthe. Paul le rassura, lui dit ce qu’il pensait des qualités des Corinthiens, atténua leurs défauts, osa lui promettre un bon accueil[2]. Il lui donna pour compagnon un « frère » dont le nom ne nous est pas connu[3]. Paul était aux derniers jours de son séjour à Éphèse ; néanmoins il fut convenu qu’il attendrait dans cette ville le retour de Titus.

Mais de nouvelles épreuves vinrent l’obliger de nouveau à modifier ses desseins. Peu de jours dans la vie de Paul furent plus troublés que ceux-ci[4]. Pour la première fois, il trouva la mesure dépassée et il avoua que ses forces étaient à bout[5]. Juifs[6], païens[7], chrétiens hostiles à sa direction[8], paraissaient conjurés contre lui. La situation de l’Église de Corinthe lui donnait une sorte de fièvre ; il lui expédiait courrier sur courrier, il changeait chaque jour de résolu-

  1. I Cor., xvi, 10-11.
  2. II Cor., vii, 14.
  3. II Cor., xii, 18 ; comp. viii, 18, 22.
  4. II Cor., i, 4 et suiv.; iv, 8 et suiv.
  5. II Cor., i, 8.
  6. Act., xx, 19 ; xxi, 27.
  7. Act., xix, 23 et suiv.
  8. I Cor., xvi, 9.