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l’ordre spirituel, c’est bien le moins qu’ils les assistent de leurs biens charnels[1]. » C’était là, d’ailleurs, une imitation de l’usage qu’avaient depuis longtemps les juifs de toutes les parties du monde d’envoyer des contributions à Jérusalem[2]. Paul pensait qu’une grosse aumône, qu’il apporterait lui-même aux apôtres, le ferait mieux recevoir du vieux collège qui lui pardonnait si difficilement de faire de grandes choses sans lui, et serait aux yeux de ces nobles faméliques la meilleure marque de subordination. Comment traiter de schismatiques et de rebelles ceux qui faisaient preuve de tant de générosité, de sentiments si fraternels et si respectueux[3] ?

Paul commença d’organiser la collecte dès l’an 56[4]. Il en écrivit d’abord aux Corinthiens[5], puis aux Galates[6], et sans doute à d’autres Églises. Il y revint dans sa nouvelle lettre aux Corinthiens[7]. Il y avait

  1. Rom., xv, 27.
  2. Cicéron, Pro Flacco, 28 ; Jos., Ant., XIV, x, 6, 8 ; XVI, vi entier ; XVIII, iii, 5 ; Philon, Leg. ad Caium, § 23 ; Tacite, Hist., V, 5. Cet usage tend à se rétablir de nos jours parmi les Israélites.
  3. II Cor., ix, 12, 14 ; Rom., xv, 31.
  4. II Cor., viii, 10 ; ix, 2.
  5. Dans la lettre perdue. Ce qu’il dit I Cor., xvi, 1, 4, suppose qu’il en avait été longuement question auparavant.
  6. I Cor., xvi, 1.
  7. I Cor., xvi, 1-4.