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ciple, inconnu du reste, nommé Sosthène, et, par une attention délicate, il voulut que le nom de ce disciple figurât dans la suscription de la lettre, à côté du sien[1].

Il débute par un appel à la concorde, et, sous apparence d’humilité, par une apologie de sa prédication :

« Que m’apprend-on ? Que voici les paroles qu’on entend parmi vous : « Moi, je suis du parti de Paul ; — moi, de celui d’Apollos ; — moi, de celui de Céphas ; — moi, de celui de Christ. » Est-ce que le Christ est divisé ? Est-ce que Paul a été crucifié pour vous ? Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? Je remercie Dieu de ce que je n’ai baptisé aucun d’entre vous, si ce n’est Crispus et Caïus, pour que l’on ne puisse dire que vous avez été baptisés en mon nom. J’ai baptisé aussi la maison de Stéphanas ; à cela près, je ne sais si j’ai baptisé personne, le Christ ne m’ayant pas envoyé pour baptiser, mais pour prêcher, et pour prêcher sans aucune des habiletés de la science profane, afin de ne pas rendre inutile la croix du Christ. La prédication de la croix, en effet, est folie pour les hommes perdus ; pour nous, les sauvés, elle est la puissance de Dieu ; car il est écrit : « Je perdrai la sagesse des sages, je rendrai vaine la prudence des prudents[2]. » Où est le sage ? où est le scribe ? où est le disputeur mondain ? Dieu n’a-t-il pas rendu folle la sagesse

  1. I Cor., i, 1. Comp. xvi, 21
  2. Is., xxix, 14.