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La prédication de Paul et de ses disciples atteignit-elle la grande Phrygie, la région d’Æzanes, de Synnades, de Cotiée, de Docimie ? Nous avons vu que, dans ses deux premiers voyages, Paul prêcha dans la Phrygie Parorée ; que, dans le second voyage, il traversa sans prêcher la Phrygie Épictète ; que, dans son troisième voyage, il traversa Apamée Kibôtos et la Phrygie dite plus tard Pacatienne. Il est infiniment probable que le reste de la Phrygie, ainsi que la Bithynie, dut aux disciples de Paul les semences du christianisme. Vers l’an 112[1], le christianisme paraît en Bithynie un culte enraciné, qui a pénétré tous les rangs de la société, qui a envahi les bourgs et les campagnes aussi bien que les villes, et amené une longue cessation du culte officiel, si bien que l’autorité romaine en est réduite à se réjouir de voir les sacrifices reprendre, quelques fidèles revenir aux temples et les victimes trouver par-ci par-là des acheteurs. Vers l’an 112, des gens, interrogés s’ils sont chrétiens, répondent qu’ils l’ont

    Flacco, 28 ; Wagener, dans la Revue de l’instr. publ. en Belg., 1868, p. 3, 4, 14.

  1. C’est la date que les dernières découvertes épigraphiques assignent à la lettre de Pline à Trajan sur les chrétiens. Noël Desvergers, dans les Comptes rendus de l’Académie des inscriptions, 1866, p. 83-84 ; Mommsen, dans l’Hermès, III, 59, 96-98 (Berlin, 1868).