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de l’Archipel est le voyage de Paul captif, raconté dans les Actes ? Mais, dans ce voyage, Paul ne traversa pas l’Archipel ; il ne put aller ni à Milet, ni à Troas, ni surtout à Corinthe, puisque, à la hauteur de Cnide, la tempête chassa le navire sur la Crète, puis sur Malte. — Dira-t-on que le voyage en question est le dernier voyage de saint Paul libre, son voyage de retour à Jérusalem, en compagnie des députés chargés de la cotisation ? Mais Timothée était de ce voyage, au moins depuis la Macédoine (Act., XX, 4). Plus de deux ans s’écoulèrent entre ce voyage et l’arrivée de Paul à Rome (Act., xxiv, 27). Conçoit-on que Paul raconte à Timothée comme des nouveautés des choses qui s’étaient passées en sa présence il y avait si longtemps, quand, dans l’intervalle, ils avaient vécu ensemble et s’étaient à peine quittés[1] ? Loin d’être resté malade à Milet, Trophime suivit l’apôtre à Jérusalem, et fut cause de son arrestation (Act., xxi, 29). Le passage II Tim., iv, 10-11, comparé à Col., iv, 10, 14, et à Philem., 24, forme une contradiction non moins grave. Si Démas a quitté Paul quand celui-ci écrit la seconde à Timothée, cette épître est postérieure à l’épître aux Colossiens et à l’épître à Philémon. En écrivant ces

  1. Phil., i, 1 ; ii, 19 ; Col., i, 1 ; Philem., 1 ; Hébr., xiii, 23.