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il ne faut chercher dans leurs œuvres ni la délicatesse, ni la perfection helléniques[1]. On sent bien, en voyant de tels monuments d’enrichis, que toute noblesse était perdue quand ils s’élevèrent. L’esprit municipal, cependant, était très-énergique encore. Le citoyen devenu roi, ou arrivé aux faveurs de César, recherchait les fonctions de sa ville et dépensait sa fortune pour l’embellir[2]. Ce mouvement de construction était dans toute sa force à l’époque de saint Paul[3], en partie à cause des tremblements de terre qui, notamment sous le règne de Tibère, avaient désolé le pays[4], et qui nécessitaient mainte réparation.

Un riche canton de la Phrygie méridionale[5], en particulier, le petit bassin du Lycus[6], tributaire du

  1. Comparer, par exemple, le grand temple d’Aphrodisias aux monuments de l’Acropole.
  2. Strabon, XII, viii, 16 ; Corpus inscr. gr., nos 2947, 2948, 3935, 3936, etc. Les inscriptions énumérant les fonctions municipales, et décernant les titres d’εὐεργέτης et de κτίστης sont innombrables. Voir, par exemple, Waddington, Expl. des inscr. de Le Bas, III, no 1693 b.
  3. Strabon, XII, vii, 16 ; XIII, iv, 8 ; XIV, i, 42. Les belles ruines d’Anatolie sont en grande partie de ce temps.
  4. Tacite, Ann., II, 47 ; Strabon, XII, viii, 18 ; Pline, Hist. nat., II, 91.
  5. Strabon, XII, viii, 16 ; XIII, iv, 14.
  6. Le Tchoruk-Sou des Turcs. Strabon, XII, viii, 16 ; Hérod., VII, 30 ; Pline, V, 29 ; Hamilton, Res. in Asia Minor, I, p. 569 et