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la soumission la plus empressée aux Romains[1].

On eût dit l’universel rendez-vous des courtisanes et des viveurs. La ville regorgeait de magiciens, de devins[2], de mimes et de joueurs de flûte[3], d’eunuques[4], de bijoutiers[5], de marchands d’amulettes et de médailles[6], de romanciers. Le mot de « nouvelles éphésiennes » désignait, comme celui de « fables milésiennes », un genre de littérature, Éphèse étant une des villes où l’on aimait le plus à placer la scène des romans d’amour[7]. La mollesse du climat, en effet, détournait des choses sérieuses ; la danse et la musique restaient l’unique occupation ; la vie publique dégénérait en bacchanale[8] ; les bonnes études étaient délaissées[9]. Les plus extravagants

  1. Φιλοσέϐαστος, Corpus inscr. gr., 2961 b, 2966, 2972, 2987, 2987 b, 2990, 2993, 2999, 3001 ; φιλόκαισαρ, 2975.
  2. Plut., Vie d’Alex., 3 ; Artémidore d’Éphèse, Onirocritica ; Maxime d’Éphèse, au ive siècle. Cf. Corpus insc. gr., no 2953.
  3. Philostrate, Apoll., IV, 2.
  4. Hérodote, VIII, cv, 2 ; Strabon, XIV, i, 23 ; Philostrate, Apoll., IV, 2.
  5. Lucien, Dial. meretr., vii, 1.
  6. Act., xix, 19, 23 et suiv.
  7. « La matrone d’Éphèse » ; Ephesiaca de Xénophon d’Éphèse ; Chæréas et Callirrhoé de Chariton d’Aphrodisias.
  8. Plut., Vie d’Antoine, 24 et suiv. ; Philostrate, Apoll., IV, 2 ; Pseudo-Héraclite, lettre vii.
  9. Philostrate, Apoll., IV, 2.