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un vrai souper[1], où chacun mangeait selon sa faim, seulement avec une haute intention mystique. Le repas commençait par une prière[2]. Comme dans les dîners de confréries païennes[3], chacun arrivait avec sa sportule et consommait ce qu’il avait apporté[4] ; l’Église fournissait sans doute les accessoires, tels que l’eau chaude, les sardines, ce qu’on appelait le ministerium[5]. On aimait à se figurer deux servantes invisibles, Iréné (la Paix) et Agapé (l’Amour), l’une versant le vin, l’autre y mêlant l’eau chaude, et peut-être, à certains moments du repas, entendait-on dire avec un léger sourire aux diaconesses

  1. Act., ii, 46 ; xx, 7, 11 ; Pline, Epist., X, 97 ; Tertullien, Apolog., 39, et les anciennes représentations eucharistiques : Bosio, p. 364, 368 ; Bottari, tav. cxxvii (II, p. 168 et suiv.) ; tav. clxii (III, 107 et suiv.) ; Aringhi, II, p. 77, 83, 119, 123, 185, 199, 267 ; Boldetti, p. 45 et suiv. ; Pitra, Spicil. Solesm., III, planches ; Martigny, Dict. des ant. chrét., p. 245 et suiv., 401, 578 et suiv. ; de Rossi, Roma sott., vol. II, pl. 14, 15, 16, 18 ; Bulleltino di arch. crist., juin, août et oct. 1865.
  2. Tertullien, Apolog., 39.
  3. Voir les Apôtres, p. 358, 359.
  4. I Cor., xi, 20.
  5. Comp. la fresque du cimetière des SS. Marcellin et Pierre (Bottari, tav. cxxvii), et une semblable trouvée par M. de Rossi (Martigny, p. 579-580), à l’inscription de Lanuvium, 2e col., ignes 15-17 (Mommsen, De coll., 108-111). Cf. Martial, I, xii, 3 ; VIII, lxvii, 7 ; XIV, cv, 1.