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effet, s’allumera, consumera le monde et tous ceux qui auront repoussé l’Évangile de Jésus. Cette catastrophe finale sera une sorte de grande manifestation glorieuse de Jésus et de ses saints, un acte de justice suprême, une réparation tardive des iniquités qui ont été jusqu’ici la loi du siècle[1].

Des objections s’élevaient naturellement contre cette doctrine étrange. Une des principales venait de la difficulté de concevoir quelle serait la part des morts au moment de l’avènement de Jésus. Depuis le passage de Paul, il y avait eu quelques décès dans l’Église de Thessalonique ; l’impression fut très-vive autour de ces premiers morts. Fallait-il plaindre et regarder comme exclus du royaume de Dieu ceux qui avaient ainsi disparu avant l’heure solennelle ? Les idées sur l’immortalité individuelle et le jugement particulier étaient encore assez peu développées pour qu’on pût se faire une telle objection[2]. Paul y répond avec une remarquable netteté. La mort ne sera qu’un sommeil d’un moment.

« Nous voulons, frères, vous tirer d’ignorance touchant ceux qui se sont endormis, afin que vous ne soyez pas

  1. II Thess., i, 5-10.
  2. Comp. IVe livre d’Esdras, vi, versets 49 et suiv. des versions orientales, omis dans la Vulgate.