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tense, à des confréries très-restreintes, où les membres se touchent, s’animent, se querellent, s’aiment, se haïssent à toute heure. Ces Églises avaient une certaine hiérarchie[1] : les membres les plus anciens, les plus actifs, ceux qui avaient été en rapport avec l’apôtre jouissaient d’une préséance[2] ; mais l’apôtre lui-même était le premier à repousser tout ce qui eût ressemblé à une maîtrise ; il tenait à n’être que « le promoteur de la commune joie[3] ».

Les « anciens[4] » étaient quelquefois élus aux voix, c’est-à-dire à la main levée[5], quelquefois établis par l’apôtre[6], mais toujours considérés comme choisis par le Saint-Esprit[7], c’est-à-dire par cet instinct supérieur qui dirigeait l’Église dans tous ses actes. On commençait déjà à les appeler « surveillants » (episcopi[8], mot qui, du langage politique, avait passé

  1. Faible cependant ; car, dans I Cor., xii, 28 et suiv., Paul ne connaît qu’un supérieur en titre, c’est « l’apôtre ». Les fidèles sont classés par le don spirituel qu’ils exercent.
  2. I Thess., v, 12-13.
  3. II Cor., i, 24.
  4. Πρεσϐύτεροι. Cf. les inscriptions juives, Corp. inscr. gr., no 9897, 9902 (γερουσιαρχης).
  5. Χειροτονία. Voir surtout II Cor., viii, 19.
  6. Act., xiv, 23.
  7. Act., xx, 28.
  8. Ἐπίσκοποι, Act., xx, 28 ; Philipp., i, 1 (et les explications de