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paysé. Sa pensée se reportait sans cesse vers ses chères Églises de Macédoine et de Galatie, où il avait trouvé un sentiment religieux si exquis. Il songea plusieurs fois à repartir pour Thessalonique[1]. Un vif désir l’y portait, d’autant plus qu’il avait reçu la nouvelle que la foi de la jeune Église était soumise à beaucoup d’épreuves ; il craignait que ses néophytes n’eussent cédé aux tentations[2]. Des obstacles qu’il attribue à Satan l’empêchèrent de suivre ce projet. N’y tenant plus, comme il le dit lui-même, il se priva encore une fois de Timothée, l’envoya à Thessalonique pour confirmer, exhorter et consoler les fidèles, et resta de nouveau seul à Athènes[3].

Il y travailla derechef, mais le sol était trop ingrat. L’esprit éveillé des Athéniens était le contraire de cette disposition religieuse tendre et profonde qui faisait les conversions et prédestinait au christianisme. Les terres vraiment helléniques se prêtaient peu à la doctrine de Jésus. Plutarque, vivant dans une atmosphère purement grecque, n’en a pas encore le moindre vent dans la première moitié du iie siècle. Le patriotisme, l’atta-

  1. I Thess., ii, 17 et suiv.
  2. I Thess., iii, 3, 5.
  3. I Thess., iii, 1 et suiv.