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telle d’Athéné Poliade[1]. Telle était cependant la gloire de cette ville unique, que l’univers sembla prendre à cœur d’adopter sa déesse, au moment où elle la délaissait. Le Parthénon, par le fait des étrangers, retrouva ses honneurs ; les mystères d’Athènes furent un attrait religieux pour le monde païen tout entier[2].

Mais c’était principalement comme ville d’école qu’Athènes exerçait un singulier prestige. Cette nouvelle destinée, qui par les soins d’Adrien et de Marc-Aurèle devait avoir un caractère si tranché, était commencée depuis deux siècles[3]. La ville de Miltiade et de Périclès s’était transformée en une ville d’université, une sorte d’Oxford, rendez-vous de toute la jeune noblesse, qui y répandait l’or à pleines mains[4]. Ce n’étaient que professeurs, philosophes, rhéteurs, pédagogues de tout genre,

  1. Plut., Vie de Sylla, 13.
  2. Lettre de Marc-Aurèle à Fronton, III, 9 (Maï, p. 73) ; Dion Cassius, LXXII, 31 ; Jules Capitolin, Vie de Marc-Aurèle, 27 ; Philostr., Vies des soph., II, x, 7 ; Spartien, Vie de Sept. Sév., 3.
  3. Plut., Vie de Sylla, 13 ; Cornélius Népos, Atticus, 2, 4 ; Horace, Epist., II, ii, 43 et suiv. ; Cicéron, In Cæcil., 12. Cf. Athénée, XII, 69 ; Wescher, dans le Moniteur universel, 13 avril 1861.
  4. Cicéron, Ad Att., XII, 32 ; Ad fam., XII, 16 ; XVI, 21 ; De off., I, 1 ; Dion Cassius, XLV, 15 ; Ovide, Trist., I, ii, 77.