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pieuse, de l’ordre de celles qu’on appelait « craignant Dieu », c’est-à-dire païenne de naissance, mais observant les préceptes dits « de Noé[1] ». Elle se fit baptiser avec toute sa maison, et n’eut de cesse que quand elle eut obtenu, à force d’instances, des quatre missionnaires qu’ils demeurassent chez elle. Ils y restèrent quelques semaines, enseignant chaque samedi à la place des prières, sur le bord du Gangitès.

Une petite Église, presque toute composée de femmes[2], se forma, très-pieuse, très-obéissante, très-dévouée à Paul[3]. Outre Lydie, cette Église comptait dans son sein Évhodie et Syntyché[4], qui combattirent vaillamment avec l’apôtre pour l’Évangile, mais qui se disputaient quelquefois à propos de leur ministère de diaconesses[5] ; Épaphrodite, homme courageux, que Paul traite de frère, de collaborateur, de compagnon d’armes[6] ; Clément et d’autres encore que Paul appelle « ses collaborateurs, et dont les noms,

  1. Voir Lévy, Epigr. Beiträge, p. 312-313.
  2. Act., xvi, 13 et suiv. ; Phil., iv, 2-3.
  3. Phil., i, 3 et suiv. ; ii, 12.
  4. Pour ce nom, voir Corp. inscr. gr., no 2264 m ; Perrot, Expl. de la Gal., p. 88 ; Le Bas (Waddington), III, no  782
  5. Phil., iv, 2-3.
  6. Phil., ii, 25 et suiv.