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mais n’implique pas une culture scientifique et rationnelle, que peu de médecins possédaient alors. Ce que Luc est par excellence, c’est « l’homme de bonne volonté », le vrai israélite de cœur, celui auquel Jésus apporte la paix. C’est lui qui nous a transmis, et qui probablement a composé ces délicieux cantiques de la naissance et de l’enfance de Jésus, ces hymnes des anges, de Marie, de Zacharie, du vieillard Siméon, où éclatent en sons si clairs et si joyeux le bonheur de la nouvelle alliance, l’Hosanna du pieux prosélyte, l’accord rétabli entre les pères et les fils dans la famille agrandie d’Israël[1].

Tout porte à croire que Luc fut touché de la grâce à Troas, qu’il s’attacha dès lors à Paul et lui persuada qu’il trouverait en Macédoine un champ excellent. Ses paroles firent beaucoup d’impression sur l’apôtre. Celui-ci crut voir en rêve un Macédonien debout qui l’invitait et lui disait : « Viens à notre aide. » Il fut reçu dans la troupe apostolique que l’ordre de Dieu était qu’on allât en Macédoine, et l’on n’attendit plus qu’une occasion favorable pour partir[2].

  1. Luc, i, 46 et suiv., 68 et suiv. ; ii, 14, 29 et suiv., et en général les ch. i et ii. Comp. Vie de Jésus, p. lxxxiii et suiv. (13e édit.).
  2. Act., xvi, 9-10.