pliers, de petits platanistes dans les larges lits des torrents d’hiver, de superbes cépées d’arbres dont le pied plonge dans les fontaines et qui s’élancent en touffes sombres du bas de chaque montagne, sont le soulagement du voyageur. À chaque source, la caravane s’arrête et boit. La marche durant des jours et des jours sur ces lignes étroites[1] de pavés antiques, qui depuis des siècles ont porté des voyageurs si divers, est parfois fatigante ; mais les haltes sont délicieuses. Un repos d’une heure, un morceau de pain mangé sur le bord de ces ruisseaux limpides, courant sur des lits de cailloux, vous soutient pour longtemps.
À Troas, Paul, qui, en cette partie de son voyage, semble n’avoir pas suivi un plan bien sûr, retomba dans de nouvelles incertitudes sur la route qu’il devait choisir. La Macédoine lui parut promettre une belle moisson. Il semble qu’il fut confirmé dans cette idée par un Macédonien qu’il rencontra à Troas. C’était un médecin, prosélyte incirconcis[2], nommé Lucanus ou Lucas[3]. Ce nom latin porterait à croire