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ou qu’il avait déjà eu l’occasion de se familiariser avec le monde des gentils. Tous deux partirent, recommandés par les frères à la grâce de Dieu. Les formes n’étaient pas vaines alors : on croyait que le doigt de Dieu était partout, que chaque pas des apôtres du royaume nouveau était dirigé par l’inspiration immédiate du ciel.

Paul et Silas firent le voyage par terre[1]. Prenant au nord, à travers la plaine d’Antioche, ils traversèrent le défilé de l’Amanus, les « Portes syriennes[2] » ; puis, contournant le fond du golfe d’Issus, franchissant la branche septentrionale de l’Amanus par les « Portes amanides[3] », ils traversèrent la Cilicie, passèrent peut-être à Tarse, franchirent le Taurus sans doute par les célèbres « Portes ciliciennes[4] », l’un des passages de montagnes les plus effrayants du monde, pénétrèrent ainsi en Lycaonie, et atteignirent Derbé, Lystres et Iconium.

Paul retrouva ses chères Églises dans l’état où il les avait laissées. Les fidèles avaient persévéré ; leur nombre s’était augmenté. Timothée, qui n’était qu’un enfant lors de son premier voyage, était devenu un

  1. Act., xv, 41.
  2. Passage de Beylan.
  3. Demir-Kapu ou Kara-Kapu d’aujourd’hui.
  4. Külek-Boghaz d’aujourd’hui.