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quement des Juifs et des Syriens qui venaient à Rome[1]. Ce sol étrange miné par le feu, ces champs Phlégréens, cette solfatare, ces cavernes pleines de vapeur brûlante, qui semblaient des soupiraux de l’enfer, ces eaux sulfureuses, ces mythes de géants et de démons ensevelis dans des vallées ardentes, sortes de géhennes[2], ces bains qui paraissaient aux juifs austères et ennemis de toute nudité le comble de l’abomination, frappaient beaucoup les vives imaginations des nouveaux débarqués, et ont laissé une trace profonde dans les compositions apocalyptiques du temps[3]. Les folies de Caligula[4], dont les traces se voyaient encore, faisaient aussi planer sur ces lieux de terribles souvenirs.

    98 ; Néron, 31 ; Tacite, Ann., XV, 42, 43, 46 ; Pline, Hist. nat., XIV, 8 [6) ; Sénèque, Epist., lxxvii, 1-2 ; Stace, Silves, IV, iii, 26-27. Ostie ne prit toute son importance qu’à partir de Trajan. Elle eut cependant des juifs dès le temps de Claude. De Rossi, Bull., 1866, p. 40.

  1. Philon, In Flaccum, § 5 ; Jos., Ant., XVII, xii, 1 ; XVIII, vi, 4 ; vii, 2 ; Vita, 3 ; Corp. inscr. gr., no 5853 ; lampe juive trouvée à Baïa (musée Parent).
  2. Strabon, V, iv, 6.
  3. Livre d’Hénoch, ch. lxvii ; Vers sibyllins, IV, 130 et suiv. ; Apoc., ix, 1 et suiv.
  4. Dion Cassius, LIX, 17 ; Suét., Caius, 37 ; Tacite, Ann., XIV, 4 ; Jos., Ant., XIX, i, 1 ; Sénèque, De brevit. vitæ, 18. Cf. Philon, Leg., § 44.