non en tant que mosaïsme, qu’il devait devenir la religion universelle de l’humanité. « Aime tous les hommes, disait Hillel, et rapproche-les de la Loi ; ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît. Voilà toute la Loi ; le reste en est le commentaire[1]. » Qu’on lise les traités de Philon, intitulés « De la vie contemplative » ou « Que tout honnête homme est libre » ; qu’on lise même certaines parties des vers sibyllins écrites par des juifs[2], on est porté dans un ordre d’idées qui n’a rien de spécialement juif, dans un monde de mysticité générale qui n’est pas plus juif que bouddhiste ou pythagoricien. Le Pseudo-Phocylide va jusqu’à supprimer le sabbat ! On sent que tous ces hommes ardents pour l’amélioration de l’humanité voulaient réduire le judaïsme à une morale générale, le dégager de tout ce qu’il a de particulier, de tout ce qui fait de lui un culte limité.
Trois raisons capitales, en effet, faisaient du judaïsme quelque chose de très-fermé : c’étaient la circoncision, la défense des mariages mixtes et la