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un certain point la Galatie, le pays avait perdu tout sentiment national. Il n’avait jamais eu de dynastie propre. Les vieilles individualités provinciales de Phrygie, de Lydie, de Carie, étaient mortes depuis longtemps comme unités politiques. Les royaumes artificiels de Pergame, de Bithynie, de Pont, étaient morts aussi. Toute la presqu’île avait accepté la domination romaine avec bonheur[1].

On peut ajouter avec reconnaissance ; jamais, en effet, domination ne s’était légitimée par tant de bienfaits. « La Providence auguste » était vraiment le génie tutélaire du pays[2]. Le culte de l’empereur, celui d’Auguste, en particulier, et de Livie étaient la religion dominante de l’Asie Mineure[3]. Les temples à ces dieux terrestres, toujours associés à la divinité de

  1. Jos., Ant., XIV, x, 22-23 ; Strabon, XVII, iii, 24 ; Tacite, Ann., IV, 55.
  2. Σεϐαστὴ Πρόνοια (Le Bas, Inscr., III, 858). Comparez les monnaies et Le Bas, III, 1245. Cette formule, du reste, n’est pas propre à l’Asie Mineure. Cf. Corp. inscr. gr., no 313.
  3. Eckhel, D. n. v., VI, p. 101 ; Tacite, Ann., IV, 37, 55-56 ; VI, 15 ; Dion Cassius, LI, 20 ; Corpus inscr. gr., nos 3524, 3990 c, 4016, 4017, 4031, 4238, 4240 d, 4247, 4266, 4363, 4379 c, e, f, h, i, k ; Le Bas, Inscr., III, nos 621, 627, 857-859, 1611 ; Waddington, Explic. des Inscr. de Le Bas, p. 207-208, 238-239, 376 ; Perrot, De Gal. prov. rom., p. 129. À Rome, il n’y eut pas de temple de ce genre. On faisait une différence entre l’Italie et les provinces pour le culte de l’empereur.