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dans les deux récits les plus authentiques[1] que nous ayons de la résurrection, Marie de Magdala joue seule un rôle. En tout cas, elle eut, en ce moment solennel, une part d’action tout à fait hors ligne. C’est elle qu’il faut suivre pas à pas ; car elle porta, ce jour-là, pendant une heure tout le travail de la conscience chrétienne ; son témoignage décida de la foi de l’avenir.

Rappelons que le caveau où avait été renfermé le corps de Jésus était un caveau récemment creusé dans le roc et situé dans un jardin près du lieu de l’exécution[2]. On l’avait pris uniquement pour cette dernière cause, vu qu’il était tard, et qu’on ne voulait pas violer le sabbat[3]. Seul, le premier Évangile ajoute une circonstance : c’est que le caveau appartenait à Joseph d’Arimathie. Mais, en général, les cir-

  1. Jean, xx, 1 et suiv., et Marc, xvi, 9 et suiv. Il faut observer que l’Évangile de Marc a, dans nos textes imprimés du Nouveau Testament, deux finales : Marc, xvi, 1-8 ; Marc, xvi, 9-20, sans parler de deux autres finales, dont l’une nous a été conservée par le manuscrit L de Paris et la marge de la version philoxénienne (Nov. Test. édit. Griesbach-Schultz, I, page 291, note), l’autre par saint Jérôme, Adv. Pelag., I. II (t. IV, 2e part., col. 520, édit. Martianay). La finale xvi, 9 et suiv. manque dans le manuscrit B du Vatican, dans le Codex Sinaïticus et dans les plus importants manuscrits grecs. Mais elle est en tout cas d’une grande antiquité, et son accord avec le quatrième Évangile est une chose frappante.
  2. Matth., xxvii, 60 ; Marc, xv, 46 ; Luc, xxiii, 53.
  3. Jean, xix, 41-42.