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avoir tiré son nom. Le président seul était élu. Ces officiers faisaient subir au récipiendaire une sorte d’examen, et devaient certifier qu’il était « saint, pieux et bon »[1]. Il y eut, dans ces petites confréries, durant les deux ou trois siècles qui précédèrent notre ère, un mouvement presque aussi varié que celui qui produisit au moyen âge tant d’ordres religieux et de subdivisions de ces ordres. On en a compté, dans la seule île de Rhodes, jusqu’à dix-neuf[2], dont plusieurs portent les noms de leurs fondateurs et de leurs réformateurs. Quelques-uns de ces thiases, surtout ceux de Bacchus[3] avaient des doctrines relevées, et cherchaient à donner aux hommes de bonne volonté quelque consolation. S’il restait encore dans le monde grec un peu d’amour, de piété, de morale religieuse, c’était grâce à la liberté de pareils cultes privés. Ces cultes faisaient une sorte de concurrence à la religion offi-

    implique une allusion à la position de la tribu de Lévi en Israël. Mais il n’est pas impossible que le mot ait été primitivement emprunté aux confréries grecques (cf. Act., i, 25-26 ; I Petri, v, 3. Clém. d’Alex., dans Eusèbe, H. E., III, 23). M. Wescher a trouvé parmi les dignitaires de ces confréries un ἐπίσκοπος (Revue arch., avril 1866). Voir ci-dessus, p. 86. L’assemblée s’appelait quelquefois συναγωγή (Revue arch., sept. 1865, p. 216 ; Pollux, IX, viii, 143).

  1. Corp. inscr. gr., no 126. Comp. Rev. arch., sept. 1865, p. 216.
  2. Wescher, dans la Revue archéol., déc. 1864, p. 460 et suiv.
  3. Voir ci-dessus, p. 338, note 2.