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Judée, au contraire, il se montra bienveillant pour les indigènes[1]. La faveur dont jouirent à Rome les Agrippa sous ces deux derniers règnes assurait à leurs coreligionnaires une puissante protection, hors les cas où la police de Rome exigeait des mesures de sûreté.

Quant à Néron, il s’occupa peu de religion[2]. Ses actes odieux envers les chrétiens furent des actes de férocité, et non des dispositions législatives[3]. Les exemples de persécution qu’on cite dans la société romaine de ce temps émanent plutôt de l’autorité de la famille que de l’autorité publique[4]. Encore de tels faits ne se passaient-ils que dans les maisons nobles de Rome, qui conservaient les anciennes traditions[5]. Les provinces étaient parfaitement libres de suivre leur culte, à la seule condition de ne pas outrager les cultes des autres pays[6]. Les provinciaux[7],

  1. Jos., Ant., XIX, v, 2 ; XX, vi, 3 ; B. J., II. xii, 7.
  2. Suét., Néron, 56.
  3. Tacite, Ann., XV, 44 ; Suétone, Néron, 16. Ceci sera développé plus tard.
  4. Tacite, Ann., XIII, 32.
  5. Comp. Dion Cassius (Xiphilin), Domit., sub fin. ; Suétone, Domit., 15. Cette distinction est formellement faite dans le Digeste, l. XLVII, tit. xxii, de Coll. et Corp., 1 et 3.
  6. Cic., Pro Flacco, 28.
  7. Cette distinction est indiquée dans les Actes, xvi, 20-21. Cf. xviii, 13.