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munautés indépendantes se heurtaient de la manière la plus étrange. Mais la liberté religieuse gagnait à ces conflits. La belle administration unitaire qui s’établit à partir de Trajan sera bien plus fatale au culte naissant que l’état irrégulier, plein d’imprévu, sans police rigoureuse, du temps des Césars.

Les institutions d’assistance publique, fondées sur ce principe que l’État a des devoirs paternels envers ses membres, ne se développèrent largement que depuis Nerva et Trajan[1]. On en trouve cependant quelques traces au premier siècle[2]. Il y avait déjà des secours pour les enfants[3], des distributions d’aliments aux indigents, des taxes de boulangerie avec indemnité pour les marchands, des précautions pour l’approvisionnement, des primes et des assurances pour les armateurs, des bons de pain qui permettaient d’acheter le blé à prix réduit[4]. Tous les empereurs,

  1. Orelli-Henzen, nos 1172, 3362 et suiv., 6669 ; Guérin, Voy. en Tunisie, II, p. 59 ; Borghesi, Œuvres complètes, IV, p. 269 et suiv. ; E. Desjardins, De tabulis alimentariis (Paris 1854 ; Aurélius Victor, Epitome, Nerva ; Pline, Epist., I, 8 ; VII, 18.
  2. Inscriptions dans Desjardins, op. cit., pars II, cap. i.
  3. Suétone, Aug., 41, 46 ; Dion Cassius, LI, 21 ; LVIII, 2.
  4. Tacite, Ann., II, 87 ; VI, 13 ; XV, 18, 39 ; Suétone, Aug., 41, 42 ; Claude, 18. Comp. Dion Cassius, LXII, 18 ; Orelli, no 3358 et suiv. ; Henzen, 6662 et suiv. ; Forcellini, à l’article Tessera frumentaria.