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même sous les plus mauvais empereurs[1]. Tibère était un financier habile ; il fonda sur des bases excellentes un établissement de crédit foncier[2]. Néron porta dans le système des impôts, jusque-là inique et barbare, des perfectionnements qui font honte même à notre temps[3]. Le progrès de la législation était considérable, bien que la peine de mort fût encore stupidement prodiguée. L’amour du pauvre, la sympathie pour tous, l’aumône, devenaient des vertus[4].

Le théâtre était un des scandales les plus insupportables aux honnêtes gens, et l’une des premières causes qui excitaient l’antipathie des juifs et des judaïsants de toute espèce contre la civilisation profane du temps. Ces cuves gigantesques leur semblaient

  1. Suétone, Caius, 15, 16 ; Claude, 19, 23, 25 ; Néron, 16 ; Dion Cassius, LX, 25, 29.
  2. Tacite, Ann., VI, 17 ; comp. IV, 6.
  3. Tacite Ann., XIII, 50-51 ; Suétone, Néron, 10.
  4. Épitaphe du joaillier Evhodus (hominis boni, misericordis, amantis pauperes), Corpus inscr. lat., no 1027, inscription du siècle d’Auguste (Cf. Egger, Mém. d’hist. anc. et de phil., p. 351 et suiv.) ; Perrot, Exploration de la Galatie, etc, p. 118-119 (πτωχοὺς φιλέοντα) ; Oraison funèbre de Matidie, par Adrien (Mém. de l’Acad. de Berlin pour 1863, p. 489) ; Mommsen, Inscr. regni Neap., no 1431, 2868, 4880 ; Sénèque le Rhéteur, Controv., I, 1 ; III, 19 ; IV, 27 ; VIII, 6 ; Sénèque le Phil., De clem., II, 5, 6 ; De benef., I, 1 ; II, 11 : IV, 14 ; VII, 31. Comparez Leblant, Inscr. chrét. de la Gaule, II, p. 23 et suiv. ; Orelli, no 4657 ; Fea, Framm. de’ fasti consol., p. 90 ; R. Garrucci, Cimitero degli ant. Ebrei, p. 44.