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un appui qu’on ne dédaignait pas. Cicéron présente comme un acte de courage d’avoir osé leur résister[1]. César les favorisa et les trouva fidèles[2]. Tibère fut amené, afin de les contenir, aux mesures les plus sévères[3]. Caligula, dont le règne fut pour eux néfaste en Orient, leur rendit leur liberté d’association à Rome[4]. Claude, qui les favorisait en Judée, se vit obligé de les chasser de la ville[5]. On les rencontrait partout[6], et on osait dire d’eux comme des Grecs, que, vaincus, ils avaient imposé des lois à leurs dominateurs[7].

Les dispositions des populations indigènes envers ces étrangers étaient fort diverses. D’une part, le sentiment de répulsion et d’antipathie que les juifs, par leur esprit d’isolement jaloux, leur caractère rancunier, leurs habitudes insociables, ont produit

    184 ; Suétone, Tib., 36 ; Claud., 25 ; Domit., 12 ; Juvénal, iii, 14 ; vi, 542 et suiv.

  1. Pro Flacco, 28.
  2. Jos., Ant., XIV, x ; Suétone, Julius, 84.
  3. Suet., Tib., 36 ; Tac, Ann., II, 85 ; Jos., Ant., XVIII, iii, 4, 5.
  4. Dion Cassius, LX, 6.
  5. Suétone, Claude, 25 ; Act., xviii, 2 ; Dion Cassius, LX, 6.
  6. Josèphe, B. J., VII, iii, 3.
  7. Sénèque, fragment dans saint Aug., De civ. Dei., VI, 11 ; Rutilius Numatianus, I, 395 et suiv. ; Jos., Contre Apion, II, 39 ; Juvénal, Sat. vi, 544 ; xiv, 96 et suiv.