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la Samarie s’était émue à la voix d’un illuminé, qui prétendait avoir eu la révélation de l’endroit du Garizim où Moïse avait caché les instruments sacrés du culte. Pilate avait comprimé ce mouvement avec une grande rigueur[1]. Quant à Jérusalem, la paix désormais est finie pour elle. À partir de l’arrivée du procurateur Ventidius Cumanus (an 48), les troubles n’y cessent plus. L’excitation était poussée à un tel point, que la vie y était devenue impossible ; les circonstances les plus insignifiantes amenaient des explosions[2]. On sentait partout une fermentation étrange, une sorte de trouble mystérieux. Les imposteurs se multipliaient de toutes parts[3]. L’épouvantable fléau des zélotes (kanaïm) ou sicaires commençait à paraître. Des misérables, armés de poignards, se glissaient dans les foules, frappaient leurs victimes, et étaient ensuite les premiers à crier au meurtre. Il ne se passait pas de jour qu’on n’entendît parler de quelque assassinat de ce genre. Une terreur extraordinaire se répandit. Josèphe présente les crimes des zélotes comme de pures scélératesses[4] ; mais il n’est pas douteux que le fana-

  1. Jos., Ant., XVIII, iv, 1-2.
  2. Jos., Ant., XX, v, 3-4 ; B. J., II, xii, 1-2 ; Tacite, Ann., XII, 54.
  3. Jos., Ant., XX, viii, 5.
  4. Jos., Ant., XX, viii 5 ; B. J., II, xiii, 3.