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même dans la haute dévotion ; car, comme nous l’avons dit, ces prosélytes étaient souvent plus pieux que les Juifs de naissance. Izate, chef de la famille, embrassa le judaïsme sur la prédication d’un marchand juif, nommé Ananie, qui, en entrant pour son petit commerce dans le sérail d’Abennérig, roi de Mésène, avait converti toutes les femmes et s’était constitué leur précepteur spirituel. Les femmes mirent Izate en rapport avec lui. Vers le même temps, Hélène, sa mère, se faisait instruire dans la vraie religion par un autre juif. Izate, dans son zèle de nouveau converti, voulait aussi se faire circoncire. Mais sa mère et Ananie l’en dissuadèrent vivement. Ananie lui prouva que l’observation des commandements de Dieu était plus importante que la circoncision, et qu’on pouvait être fort bon juif sans cette cérémonie. Une pareille tolérance était le fait d’un petit nombre d’esprits éclairés. Quelque temps après, un Juif de Galilée, nommé Éléazar, ayant trouvé le roi qui lisait le Pentateuque, lui montra, par les textes, qu’il ne pouvait pas observer la Loi sans être circoncis. Izate en fut persuadé, et se fit faire l’opération sur le champ[1].

    marquable que le grec ne figure pas sur l’inscription bilingue (syriaque et syro-chaldaïque) du tombeau d’une princesse de cette famille, découvert et rapporté à Paris par M. de Saulcy. Voir Journal Asiatique, décembre 1865.

  1. Cf. Bereschith rabba, xlvi, 51 d.