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se montrer favorable aux prétentions juives, surtout à l’instigation du jeune Hérode Agrippa, fils d’Hérode Agrippa Ier, qu’il avait près de lui, et qu’il aimait beaucoup[1]. Après la courte administration de Cuspius Fadus, on vit les fonctions de procurateur confiées à un Juif, à ce Tibère Alexandre, neveu de Philon, et fils de l’alabarque des Juifs d’Alexandrie, qui arriva à de hautes fonctions et joua un grand rôle dans les affaires politiques du siècle. Il est vrai que les Juifs ne l’aimaient pas et le regardaient, non sans raison, comme un apostat[2].

Pour couper court à ces disputes sans cesse renaissantes, on eut recours à un expédient conforme aux bons principes. On fit une sorte de séparation du spirituel et du temporel. Le pouvoir politique resta aux procurateurs ; mais Hérode, roi de Chalcis, frère d’Agrippa Ier, fut nommé préfet du temple, gardien des habits pontificaux, trésorier de la caisse sacrée, et investi du droit de nommer les grands prêtres[3]. A sa mort (an 48), Hérode Agrippa II, fils d’Hérode Agrippa Ier, succéda à son oncle dans ces charges,

  1. Jos., Ant., XIX, vi, 1 ; XX, I, i, 2.
  2. Jos., Ant., XX, v, 2 ; B. J., II, xv, 1 ; xviii, 7 et suiv. ; IV, x, 6 ; V, i, 6 ; Tacite, Ann., XV, 28 ; Hist., I, 11 ; II, 79 ; Suétone, Vesp., 6 ; Corpus inscr. græc, no 4957 (cf. ibid., III, p. 311).
  3. Jos., Ant., X, i, 3.