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par l’effet du crédit qu’avaient sur lui Hérode Agrippa et Hérode, roi de Chalcis. Non-seulement il donna raison aux juifs d’Alexandrie dans leurs querelles avec les habitants, et leur octroya le droit de se choisir un ethnarque ; mais il publia, dit-on, un édit par lequel il accordait aux juifs, dans toute l’étendue de l’Empire, ce qu’il avait accordé à ceux d’Alexandrie, c’est-à-dire la liberté de vivre selon leurs lois, à la seule condition de ne pas outrager les autres cultes. Quelques essais de vexations analogues à celles qui s’étaient produites sous Caligula, furent réprimés[1]. Jérusalem s’agrandit beaucoup ; le quartier de Bézétha s’ajouta à la ville[2]. L’autorité romaine se faisait à peine sentir, bien que Vibius Marsus, homme prudent, mûri par les grandes charges, et d’un esprit très-cultivé[3], qui avait succédé à Publius Pétronius dans la fonction de légat impérial de Syrie, fit de temps en temps remarquer à Rome le danger de ces royautés à demi indépendantes d’Orient[4].

    Les mesures restrictives qu’il prit contre les juifs de Rome (Act., xviii, 2 ; Suétone, Claude, 25 ; Dion Cassius, LX, 6) tenaient à des circonstances locales.

  1. Jos., Ant., XIX, vi, 3.
  2. Jos., Ant., XIX, vii, 2 ; B. J., II, xi, 6 ; V, iv, 2 ; Tacite, Hist., V, 12.
  3. Tacite, Ann., VI, 47.
  4. Jos., Ant., XIX, vii, 2 ; viii, 1 ; XX, i, 1.