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bablement les derniers descendants de ces Syriens antérieurs à Séleucus, de ces faubouriens ou pagani de Ghisira, Charandama, etc.[1], qui firent dès les premiers siècles Église à part, furent persécutés par les empereurs orthodoxes comme hérétiques, et s’enfuirent dans le Liban[2], où, en haine de l’Église grecque et par suite d’affinités plus profondes, ils firent alliance avec les latins.

Quant aux Juifs convertis d’Antioche, ils furent aussi très-nombreux[3]. Mais on doit croire qu’ils acceptèrent tout d’abord la fraternité avec les gentils[4]. C’est sur les bords de l’Oronte que la fusion religieuse des races, rêvée par Jésus, disons mieux, par six siècles de prophètes, devint une réalité.

  1. Le type des Maronites se retrouve d’une manière frappante dans toute la région d’Antakieh, de Soueidieh et de Beylan.
  2. F. Naironi, Evoplia fidei cathol. (Romæ, 1694) p. 58 et suiv., et l’ouvrage de S. Ém. Paul-Pierre Masad, patriarche actuel des Maronites, intitulé Kitâb ed-durr el-manzoum (en arabe, imprimé au couvent de Tamisch dans le Kesrouan, 1863).
  3. Act., xi, 19-20 ; xiii, 1.
  4. Gal., ii, 11 et suiv. le suppose.