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tard sur sa doctrine et sur son rôle, qui ne se dévoila que sous le règne de Claude[1]. Il importait seulement de remarquer ici qu’un principe important semble s’être introduit à son propos dans la théurgie chrétienne. Obligée d’admettre que des imposteurs faisaient aussi des miracles, la théologie orthodoxe attribua ces miracles au démon. Pour conserver aux prodiges quelque valeur démonstrative, on fut obligé d’imaginer des règles pour discerner les vrais et les faux miracles. On descendit pour cela jusqu’à un ordre d’idées fort puéril[2].

Pierre et Jean, après avoir confirmé l’Église de Sébaste, repartirent pour Jérusalem, qu’ils regagnèrent en évangélisant les villages du pays des Samaritains[3]. Le diacre Philippe continua ses courses évangéliques en se rabattant vers le sud, sur l’ancien pays des Philistins[4]. Ce pays, depuis l’avènement des Macchabées, avait été fort entamé par les Juifs[5] ; il s’en fallait cependant que le judaïsme y dominât. Dans ce voyage, Philippe opéra une conversion qui

  1. Justin, Apol. I, 26, 56.
  2. Homil. pseudo-clem., xvii. 15, 17 ; Quadratus, dans Eusèbe, H. E., IV, 3.
  3. Act., viii, 25.
  4. Ibid., viii, 26-40.
  5. I Macch., x, 86, 89 ; xi, 60 et suiv ; Jos., Ant., XIII, xiii, 3 ; XV, vii, 3 ; XVIII, xi, 5; B. J., I, iv, 2.