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héros de cette première expédition sainte. Il évangélisa la Samarie avec un grand succès. Les Samaritains étaient schismatiques ; mais la jeune secte, à l’exemple du maître, était moins susceptible que les juifs rigoureux sur ces questions d’orthodoxie. Jésus, disait-on, s’était montré à diverses reprises assez favorable aux Samaritains[1].

Philippe paraît avoir été un des hommes apostoliques les plus préoccupés de théurgie[2]. Les récits qui se rapportent à lui nous transportent dans un monde étrange et fantastique. On expliqua par des prodiges les conversions qu’il fit chez les Samaritains et en particulier à Sébaste, leur capitale. Ce pays lui-même était tout rempli d’idées superstitieuses sur la magie. L’an 36, c’est-à-dire deux ou trois ans avant l’arrivée des prédicateurs chrétiens, un fanatique avait excité parmi les Samaritains une émotion assez sérieuse, en prêchant la nécessité d’un retour au mosaïsme primitif, dont il prétendait avoir retrouvé les ustensiles sacrés[3]. Un certain Simon, du village de Gitta ou Gitton[4], qui arriva plus tard

  1. Voir Vie de Jésus, ch. xiv. Il se peut cependant que la tendance habituelle à l’auteur des Actes se retrouve ici. Voir Introd., p. xix, xxxix, et ci-dessous, p. 159, 205.
  2. Act., viii, 5-40.
  3. Jos., Ant., XVIII, iv, 1, 2.
  4. Aujourd’hui Jit sur la route de Naplouse à Jaffa, à une heure