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(le père de celui qui fut empereur) était alors légat impérial de Syrie. Il cherchait à gagner les bonnes grâces des populations, et il fit rendre aux Juifs les vêtements pontificaux qui, depuis Hérode le Grand, étaient gardés dans la tour Antonia[1]. Loin de soutenir Pilate dans ses actes de rigueur, il donna raison aux plaintes des indigènes, et renvoya Pilate à Rome pour répondre aux accusations de ses administrés (commencement de l’an 36). Le principal grief de ceux-ci était que le procurateur ne se prêtait pas assez complaisamment à leurs désirs d’intolérance[2]. Vitellius le remplaça provisoirement par son ami Marcellus, qui fut sans doute plus attentif à ne pas mécontenter les Juifs, et par conséquent plus facile à leur accorder des meurtres religieux. La mort de Tibère (16 mars de l’an 37) ne fit qu’encourager Vitellius dans cette politique. Les deux premières années du règne de Caligula furent une époque d’affaiblissement général de l’autorité romaine en Syrie. La politique de ce prince, avant qu’il eût perdu l’esprit, fut de rendre aux peuples de l’Orient leur autonomie et des chefs indigènes. C’est ainsi qu’il établit les royautés ou principautés d’Antiochus de Comagène, d’Hérode

  1. Jos., Ant., XV, xi, 4 ; XVIII, iv, 2. Comp. XX, i, 1, 2.
  2. Tout le procès de Jésus le prouve. Comparez Act., xxiv, 27 ; xxv, 9.