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Psaumes, des prophètes, et termina en reprochant aux membres du sanhédrin l’homicide de Jésus. « Têtes dures, cœurs incirconcis, leur dit-il, vous résisterez donc toujours au Saint-Esprit, comme l’ont fait vos pères ! Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté ? Ils ont tué ceux qui annonçaient la venue du Juste, que vous avez livré et dont vous avez été les meurtriers. Cette loi, que vous aviez reçue de la bouche des anges[1], vous ne l’avez pas gardée !… » À ces mots, un cri de rage l’interrompit. Étienne, s’exaltant de plus en plus, tomba dans un de ces accès d’enthousiasme qu’on appelait l’inspiration du Saint-Esprit. Ses yeux se fixèrent en haut ; il vit la gloire de Dieu et Jésus à côté de son Père, et il s’écria : « Voilà que je vois les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » Tous les assistants bouchèrent leurs oreilles, et se jetèrent sur lui, en grinçant les dents. On l’entraîna hors de la ville et on le lapida. Les témoins, qui, selon la Loi[2], devaient jeter les premières pierres, tirèrent leurs vêtements et les dé-

  1. Comparez Gal., iii, 19 ; Hebr., ii, 2 ; Jos., Ant., XV, v, 3. On se figurait que Dieu lui-même ne s’était pas montré dans les théophanies de l’ancienne Loi, mais qu’il avait substitué en sa place une sorte d’intermédiaire, le maleak Jehovah. Voir les dictionnaires hébreux, au mot םלאך.
  2. Deuter., xvii, 7.