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rée des apparitions, contrairement au récit des Évangiles synoptiques ; 3o la variété des lieux où eurent lieu ces apparitions, contrairement à Marc et à Luc. L’étude de ce texte fondamental, jointe à beaucoup d’autres raisons, nous confirme dans les vues que nous avons énoncées sur la relation réciproque des synoptiques et du quatrième Évangile. En ce qui concerne le récit de la résurrection et des apparitions, le quatrième Évangile garde cette supériorité qu’il a pour tout le reste de la vie de Jésus. Si l’on veut trouver un récit suivi, logique, permettant de conjecturer avec vraisemblance ce qui se cacha derrière les illusions, c’est là qu’il faut le chercher. Je viens de toucher à la plus difficile des questions qui se rapportent aux origines du christianisme : « Quelle est la valeur historique du quatrième Évangile ? » L’usage que j’en ai fait dans ma Vie de Jésus est le point sur lequel les critiques éclairés m’ont adressé le plus d’objections. Presque tous les savants qui appliquent à l’histoire de la théologie la méthode rationnelle repoussent le quatrième Évangile comme apocryphe à tous égards. J’ai beaucoup réfléchi de nouveau à ce problème, et je n’ai pu modifier d’une manière sensible ma première opinion. Seulement, comme je m’écarte sur ce point du sentiment général, je me suis fait un devoir d’exposer en détail