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tout par sa résurrection. Dieu l’a oint de l’Esprit-Saint et l’a revêtu de force ; il a passé en faisant du bien et en guérissant ceux qui étaient sous le pouvoir du diable[1] ; car Dieu était avec lui[2]. C’est le fils de Dieu, c’est-à-dire un homme parfaitement de Dieu, un représentant de Dieu sur la terre ; c’est le Messie, le sauveur d’Israël, annoncé par les prophètes[3]. La lecture des livres de l’Ancien Testament, surtout des prophètes et des psaumes, était habituelle dans la secte. On portait dans cette lecture une idée fixe, celle de retrouver partout le type de Jésus. On fut persuadé que les anciens livres hébreux étaient pleins de lui, et, dès les premières années, il se forma une collection de textes tirés des prophètes, des psaumes, et de certains livres apocryphes, où l’on était convaincu que la vie de Jésus était prédite et décrite par avance[4]. Cette méthode d’interprétation arbitraire était alors celle de toutes les écoles juives. Les allusions messianiques étaient une sorte de jeu d’esprit, analogue à l’usage que les anciens prédicateurs faisaient des pas-

  1. Les maladies étaient considérées en général comme l’ouvrage du démon.
  2. Act., x, 38.
  3. Ibid., ii, 36 ; viii, 37 ; ix, 22 ; xvii, 3, etc.
  4. Ibid., ii, 14 et suiv. ; iii, 12 et suiv. ; iv, 8 et suiv., 25 et suiv. ; vii, 2 et suiv. ; x, 43, et l’épître attribuée à saint Barnabé, tout entière.