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ciples assemblés, avait soufflé sur eux de sa propre bouche un courant d’air vivificateur[1]. D’autres fois, la disparition de Jésus était regardée comme la condition de la venue de l’Esprit[2]. On croyait que dans ses apparitions il avait promis la descente de cet Esprit[3]. Plusieurs établissaient un lien intime entre cette descente et la restauration du royaume d’Israël[4]. Toute l’activité d’imagination que la secte avait déployée pour créer la légende de Jésus ressuscité, elle allait maintenant l’appliquer à la création d’un ensemble de croyances pieuses sur la descente de l’Esprit et sur ses dons merveilleux.

Il semble cependant qu’une grande apparition de Jésus eut lieu encore à Béthanie ou sur le mont des Oliviers[5]. Certaines traditions rapportaient à cette

  1. Jean, xx, 22-23.
  2. Ibid., xvi, 7.
  3. Luc, xxiv, 49 ; Act., i, 4 et suiv.
  4. Act., i, 5-8.
  5. I Cor., xv, 7 ; Luc, xxiv, 50 et suiv. ; Act., i, 2 et suiv. Certes, il serait très-admissible que la vision de Béthanie racontée par Luc fût parallèle à la vision de la montagne, dans Matth., xxviii, 16 et suiv., avec transposition de lieu. Cependant cette vision chez Matthieu n’est pas suivie de l’ascension. Dans la seconde finale de Marc, la vision des recommandations finales, suivie de l’ascension, a lieu à Jérusalem. Enfin Paul présente la vision « à tous les apôtres », comme distincte de celle « aux cinq cents frères ».