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bre mortuaire, se jeta dans un fauteuil, près du lit. Il fut impossible de l’en arracher.

Gilbert était encore là, le lendemain matin, quand le médecin de l’état civil vint constater que Mlle  de Tiessant avait succombé à une angine de poitrine et que sa mort était naturelle ; mais lorsque, Pierre étant revenu avec le permis d’inhumer, Bernel le supplia de s’armer de courage afin qu’ils pussent s’entendre à propos des obsèques qu’il désirait faire à son amie, il sortit enfin de son accablement et répondit avec fermeté :

— Oui, tu as raison. Oh ! je veux qu’elle s’en aille belle, dans le luxe qu’elle aimait et entourée d’amis !

Et alors, froidement, il arrêta toutes les dispositions à prendre. Il voulait une bière en acajou, capitonnée de satin blanc, pleine de roses, et des funérailles de grande artiste.

En attendant qu’il eût acheté un terrain à Plouenec, sur le bord de la mer, là où elle avait exprimé un jour de tempête le désir de reposer du dernier sommeil, Éva serait placée à Paris dans un caveau provisoire.

Les choses ainsi convenues, le docteur télégraphia à l’administration des Pompes funèbres. Deux heures après, un employé de cette administration recevait les instructions de Ronçay.

Cet employé se chargeait de faire à Paris toutes les démarches nécessaires. Le fourgon partirait de Nogent à dix heures du matin ; le service aurait lieu à midi à Saint-Louis des Invalides, d’où le corps se-