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questions. Lorsqu’il eut appris d’elle et par son examen tout ce qu’il voulait savoir, le docteur lui dit :

— Les douleurs dont vous avez parfois des accès si violents et si brusques peuvent être des phénomènes seulement nerveux, qui n’auraient aucun autre inconvénient que celui de vous faire souffrir, s’ils ne se renouvelaient pas fréquemment et ne duraient pas longtemps ; mais comme il est à craindre qu’ils ne se produisent de nouveau et persistent tant que la cause du mal n’aura pas disparu, et il faudra pour obtenir ce résultat un traitement d’une certaine durée, il est nécessaire d’arriver tout à la fois à rendre moins aiguës et à abréger ces crises qui, en se prolongeant, pourraient déterminer quelque affection plus grave. Or j’ai lieu de croire que la morphine, même à dose légère, vous réussira à merveille.

— Oh ! docteur, je boirai tout ce que vous voudrez ! répondit naïvement Éva, car je vous avoue que ces malaises, dont je me moquais d’abord, commencent à m’inquiéter un peu.

— Chère madame, il ne s’agit d’aucune potion, mais seulement de légères piqûres qui, faites au début des accès, calmeront immédiatement vos souffrances. C’est un simple conseil que je vous donne là, puisque vous devez partir très prochainement ; mais comme j’ai la conviction que ceux de mes confrères de Rome ou de Naples auxquels vous vous adresserez seront de mon opinion, je vous ai rédigé une ordonnance à l’aide de laquelle vous pourrez vous procurer d’avance les armes utiles. De cette