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et Sainte-Geneviève, et, après avoir passé par le greffe et vidé son porte-monnaie au bénéfice des jeunes détenues repentantes, elle monta dans le fiacre qu’elle avait envoyé chercher, en donnant au cocher l’adresse de Mme Bertin.

Se proposant de faire prendre le lendemain par Jeanne ce qu’elle laissait à Saint-Lazare, Mme Noblet n’en avait rien enlevé, sauf une demi-douzaine de roses apportées par sa tante à son avant-dernière visite. Elles les avait glissées dans son corsage, comme si elles étaient des compagnes de prison qu’elle voulût, elles aussi, rendre à la liberté.

Il était à peu près cinq heures ; le ciel était couvert, la nuit commençait à tomber.

Trente minutes plus tard, lorsque le fiacre s’arrêta devant le 120 de la rue d’Assas, Éva, sans doute, était encore plongée dans les pensées qui l’absorbaient depuis son départ de la prison, car elle ne mit pas immédiatement pied à terre. La tête à la portière, elle semblait ne pas reconnaître le lieu où elle se trouvait.

Elle se décida enfin à descendre de voiture, paya généreusement le cocher, et, franchissant la porte de la rue, disparut sous la voûte, passa devant la loge, où le concierge n’était pas, traversa la cour et atteignit le vestibule du rez-de-chaussée, sans avoir rencontré personne.

En face de Mlle de Tiessant se développait, dans une demi-obscurité, l’escalier qui conduisait au premier étage, chez sa tante. À sa droite une porte était en-