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VIII

Ce n’était pas seulement aux sollicitations de M. Mansart que Mme  Noblet devait le tour de faveur que lui avait accordé le président du tribunal, c’était aussi et surtout peut-être aux démarches de M. de Tiessant lui-même.

L’écrivain avait hâte de mettre fin à la révolte de sa fille : il savait que son procès allait faire grand bruit et soulever des polémiques nombreuses, car une demande en nullité de mariage est un des cas les plus rarement soumis à la justice, et bien que son orgueil et la fausseté de son jugement ne lui permissent pas de reconnaître qu’il avait odieusement abusé de son autorité paternelle, il n’en craignait pas moins d’entendre, au cours des débats, des choses fort désagréables pour lui.

Il comptait, il est vrai, sur son avocat, Me  Dutreil, l’un des plus spirituels orateurs du barreau de Paris, pour riposter vigoureusement au défenseur d’Éva ;