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être fort beau ; mais tout cela était froid, désert, abandonné, et ne méritait pas de nous retenir longtemps.

En quittant la ville par le nord, nous nous trouvâmes bientôt en face de l’entrée d’une de ces cavernes souterraines dédiées à Bouddha. Comme sir Grey s’était mis dans les bonnes grâces des prêtres, les portes du lieu saint nous furent immédiatement ouvertes Un bouddhiste habillé d’une longue robe jaune, les sourcils et la tête soigneusement rasés, nous attendait sur le seuil pour nous donner le salamut et nous introduire dans l’enceinte sacrée.

Le salamut indien est impossible à rendre dans notre langue. Cela veut dire : bonjour, bonsoir, comment vous portez-vous ? oui, merci, que Brahma soit avec vous ! soyez le bien venu ! et mille autres gracieusetés encore. C’est plus complet que le s’accommodi italien ; c’est comme ce mot turc qui étonnait si fort M. Jourdain, et qui, suivant Covielle, voulait dire tant de choses.

Le salamut donné et rendu, nous entrâmes d’abord sous une grande voûte taillée dans le roc, puis dans une petite salle basse servant comme d’antichambre au sanctuaire, dont elle était séparée par une lourde porte en teck chargée de sculptures grotesques d’animaux et de dieux.

Nous étions cependant dans un temple de Bouddah dont les lois défendirent tous les emblèmes, mais,