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lorsque je voyais sa grosse masse confiée à un semblable tour de force et d’équilibre. Là, c’était un précipice de plusieurs centaines de pieds de profondeur, au fond duquel bondissaient avec fracas les eaux qui allaient peut-être en bas de la montagne alimenter les sources du Mohaville, précipice dont il nous fallait suivre les sinuosités sur des rochers où nos pieds trouvaient à peine place, et qui semblaient n’avoir été séparés que par une commotion volcanique.

Par moments, le sol devenait argileux, glissant, et nous ne pouvions avancer qu’avec les plus grandes précautions et une extrême difficulté. Souvent aussi nous tombions dans des fourrées de tecks et de lianes où la hache seule pouvait nous livrer un passage. Nous arrivâmes harassés, brisés, à la limite supérieure des forêts, après toute une journée de lutte contre ces mille obstacles, qui me donnèrent la plus triste opinion de la considération qu’a Bouddah pour ses adorateurs.

Mais, après tout, n’est-il pas dit quelque part que le chemin du ciel est semé de ronces et d’épines ? Les flancs de l’Hamaled sont bien vraiment alors les voies du paradis !