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et gardant encore autour d’elles des vestiges de travaux d’art ou d’habitations.

Sir John interrogea notre guide.

— Vous savez, lui répondit le vieil Hindou, que notre île a été jadis fort riche en pierres précieuses ; cette vallée où nous sommes se nommait la Vallée des rubis. Ces excavations, que vous pouvez remarquer dans toute la plaine, étaient les puits dans lesquels se faisaient les fouilles. L’avidité des hommes a retourné tout le vallon. Aujourd’hui, le pays est abandonné, et, vous le voyez, les puits sont détruits et presque tous comblés.

Je m’approchai d’un de ces puits. Il avait au moins soixante à quatre-vingts pieds de profondeur, mais les murailles en étaient dans un tel délabrement qu’on ne pouvait vraiment se hasarder à y descendre. Tous ceux que nous rencontrâmes sur notre route étaient dans le même état d’abandon.

Dès que nous quittâmes la vallée, nous entrâmes dans les gorges. Nous ne trouvâmes plus alors d’autres sentiers frayés que ceux que suivaient les cerfs et les ours, et notre marche devint des plus fatigantes.

De nouveaux obstacles se présentaient à chaque pas.

Ici, c’était un torrent qu’il nous fallait franchir à califourchon sur un tronc d’arbre placé horizontalement sur deux roches, parfois à soixante ou quatre-vingts pieds de hauteur, et sir John m’effrayait,