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le nord de la ville, et, pendant qu’un flot s’engouffrait sous la voûte, nous nous laissâmes emporter par lui.

Cinq cents pas plus loin nous tombions dans une longue et large rue qui traverse la ville tartare dans toute sa largeur, de la porte Ching-Se à la porte Ching-tung. Nous prîmes à droite en nous dirigeant vers cette porte. Avant d’y arriver nous rencontrâmes, faisant face à une des ouvertures du nord, celle de Seaupih, un superbe boulevard planté d’arbres et éclairé d’une façon féerique par des milliers de lanternes de toutes couleurs.

Ces éclats de lumière rouges, verts ou jaunes, se promenant sur la foule bigarrée des soldats, des mandarins et des marchands, que la curiosité entraînait vers le camp, faisaient le plus singulier effet et donnaient au large boulevard un aspect impossible à décrire. Nous laissions le milieu de la chaussée aux Chinois pour nous glisser le plus modestement possible dans les ténèbres des arbres, longeant, nous, les maisons, et Fo-hop marchant au large, mais ne pouvant vraiment, avec sa petite taille, nous cacher qu’en bien faible partie. Cependant, tout se passa assez bien. Sans de trop grandes difficultés, nous arrivâmes à la porte Seaupih.

Laissant alors les flots de la foule se répandre dans le chemin de gauche, nous prîmes celui de droite qui devait nous conduire sur un des côtés du camp, en traversant des jardins à faire honte à nos plus habiles horticulteurs.