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vie ne s’étendait pas hors de ces constructions sur pilotis qui étaient toute la ville. Du reste, comme les rives d’alentour sont chaque année couvertes par les inondations, aucun établissement plus important ne pourrait y être fondé, si ce n’est plus loin dans l’intérieur de l’île, c’est-à-dire moins à proximité de la rade.

Les cases de Whampoa sont si légèrement construites que, du magasin de Fo-hop, j’entendais, sans le comprendre il est vrai, mais enfin j’entendais tout ce qui se disait dans les maisons voisines.

En entrant chez le négociant chinois, j’avais aperçu, assis sur le banc et fumant gravement, deux ou trois individus qui, après avoir pris une tasse de thé, s’étaient retirés sans mot dire pour être remplacés bientôt par d’autres muets visiteurs, et aussi, près du comptoir, un vieillard qui lisait fort attentivement une longue pancarte ressemblant assez à une affiche.

J’avais pris d’abord les silencieux fumeurs pour des amis de Fo-hop. Il m’apprit qu’il n’en était rien, mais que la coutume veut que chaque négociant ait dans sa boutique un banc pour ceux qui sont fatigués et une tasse de thé pour celui qui a soif. Le premier venu entre, s’assied, fume, boit, puis se retire. Ce serait une grave infraction aux lois de l’hospitalité que de prononcer une parole.

Je crois que cet usage serait en Europe d’une application dangereuse.