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chand qui, en ouvrant sa boutique, n’oubliait pas ce salut au dieu protecteur de son commerce.

Après avoir louvoyé quelques instants au milieu de ces vagues humaines, nous parvînmes enfin à la porte de Fo-hop. J’entrai dans la maison de mon nouvel ami.

Son magasin n’était ni plus ni moins élégant que les magasins voisins : un comptoir dans le fond, et, derrière ce comptoir, une petite niche où une image assez grotesque représentait une divinité, devant laquelle brûlaient de petits morceaux de bois de sandal fichés dans des vases de fleurs ; l’indispensable théière, faisant déjà entendre son chant monotone et prête à verser son infusion dorée dans les lilliputiennes tasses bleues rangées sur un plateau de laque ; dans un coin, auprès de la porte, un banc de rotin pour recevoir les visiteurs qui voudraient se reposer quelques instants, et une douzaine de petites pipes de cuivre avec leurs bouts d’ambre. Puis des rayons chargés de foulards, de pièces de soie, d’ouvrages d’ivoire et de laque ; tels étaient les objets qui, tout d’abord, frappaient les yeux.

Derrière le magasin venait une petite salle dont la fenêtre donnait sur le côté du village opposé au fleuve et sur un ruisseau profond qui le longeait dans toute sa longueur, de sorte que vraiment Whampoa était parfaitement entouré d’eau. Des planches conduisaient des maisons sur la terre ferme, mais, au-delà du ruisseau, pas une case, pas un bâtiment. La