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chrétienne. Souvent, auprès d’une pagode de Bouddah, se dresse une petite église catholique, puis, plus loin, un pauvre temple protestant.

Nous nous étions arrêtés auprès d’un de ces monuments, lorsque nous fûmes obligés de nous ranger pour livrer passage à une demi-douzaine d’éléphants qui, revenant des champs, semblaient fort pressés de regagner leur logis. À l’arrière de cette vaillante troupe de serviteurs, venait, monté sur un assez mauvais cheval qui se sentait de la difficulté qu’ont les animaux de cette race à vivre à Ceylan, un colon au teint basané que Canon reconnut tout de suite pour un Anglais.

Mon ami avait une trop riante et trop confortable physionomie pour qu’un bon accueil ne lui fût pas toujours fait. Cinq minutes après cette rencontre, nous savions que le maître des éléphants se nommait Walter, qu’il était propriétaire d’une ferme située à une portée de fusil de Bintame, et que sa maison nous était ouverte.

Nous ne fîmes qu’un bond jusqu’à notre embarcation.

Sir John donna des ordres au patron pour qu’il rejoignît promptement le Raimbow, nous débarquâmes nos armes et nos bagages, et, ne gardant avec nous que trois hommes, nous vînmes retrouver notre nouvel ami, qui nous attendait en regardant passer les prêtres de Bouddah, se rendant à la pagode pour faire à leurs dieux des offrandes de fleurs et de fruits.