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forêt, où s’élevaient, à quelques mètres du lieu consacré à la danse, de petites huttes de bambous dont il est, je crois, parfaitement inutile de vous indiquer l’usage.

On eût dit une bête fauve enlevant sa proie.

Un autre groupe de danseurs vint prendre sa place sous les lampes fumeuses ; mais, comme le premier acte auquel je venais d’assister avait complètement satisfait ma curiosité, j’entraînai mon cher commandant pour visiter les autres parties de Mysteer, trouvant que les Malais avaient heureusement choisi le vendredi pour se livrer à leurs ébats.

Ils fêtaient bien vraiment le Dies Veneris.

Le village ne s’étendait pas au-delà de l’endroit où nous nous trouvions. Il ne se composait que de ce hangar et d’une cinquantaine de cases s’alignant sur deux de ses côtés et formant, dans un des angles du carré, une petite rue, à l’entrée de laquelle il me semble voir encore s’agiter, dans les ténèbres épaisses, les ombres bizarres des déesses du lieu.

Ce hangar, car vraiment je ne trouve pas d’autre nom pour désigner cette singulière salle de danse, n’était pas en entier réservé aux exercices chorégraphiques ; la partie opposée à celle où nous avions assisté aux ébats des deux Malais, était occupée par une population s’adonnant à un autre vice plus affreux encore que celui de la danse. Les Chinois étaient là en plus grand nombre que les indigènes.

Il est curieux de remarquer combien les sujets du